Le 6 juillet 2024 marque une étape importante dans les relations entre l’Algérie et l’Italie avec la signature d’un partenariat de 420 millions d’euros visant à renforcer la sécurité alimentaire de l’Algérie. Cet accord, annoncé dans un communiqué de presse conjoint, implique un investissement italien significatif dans le sud du pays, le plus vaste du continent africain.
Le projet sera réalisé par le groupe italien Bonifiche Ferraresi en collaboration avec le Fonds national d’investissement algérien. Ensemble, ils entreprendront la production de diverses cultures céréalières et légumineuses sur une superficie impressionnante de 36 000 hectares dans la wilaya de Timimoune. Ce partenariat stratégique ne se limite pas à la culture du blé dur ; il inclut également la production de lentilles, de haricots secs et de pois chiches. De plus, des unités de transformation pour la fabrication de pâtes alimentaires et des silos de stockage seront installés, créant ainsi une chaîne de valeur intégrée.
Ce projet est une composante clé du plan algérien pour atteindre l’autosuffisance en blé dur. Le ministre algérien de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a souligné l’ambition du pays de transformer 500 000 hectares de terres désertiques en zones de production agricole d’ici trois ans. Cette initiative vise non seulement à réduire la dépendance de l’Algérie aux importations, mais aussi à générer plus de 6 700 emplois, stimulant ainsi l’économie locale et nationale.
La mise en valeur des terres du désert algérien, au-delà de cet accord spécifique avec l’Italie, est un élément central de la stratégie agricole algérienne. Le ministre Cherfa a mentionné que ce développement se fera en partenariat avec diverses entreprises internationales, y compris des sociétés qataries. Cette approche collaborative internationale est cruciale pour maximiser les ressources et les expertises disponibles.
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L’accord signé s’inscrit dans le cadre du « plan Mattei », du nom d’Enrico Mattei, fondateur de l’Eni, le géant énergétique public italien. Ce plan, datant des années 1950, préconisait des liens de coopération étroits avec les pays africains. La signature de cet accord entre les ministres algériens de l’Agriculture et des Finances, Youcef Cherfa et Laziz Fayed, et leur homologue italien, Francesco Lollobrigida, symbolise la continuité de cette vision de coopération et de développement mutuel.
Ce partenariat entre l’Algérie et l’Italie représente un pas significatif vers la réalisation de la sécurité alimentaire en Algérie. En exploitant les vastes terres du sud et en s’appuyant sur des collaborations internationales, l’Algérie se positionne pour devenir un acteur majeur dans la production de blé dur et d’autres cultures stratégiques. Cette initiative pourrait bien transformer le paysage agricole du pays et renforcer son autonomie économique à long terme.