La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une procédure formelle contre l’Algérie, accusant le pays de mettre en place des mesures commerciales restrictives contre les importations en provenance de l’Union européenne. Cette démarche survient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux partenaires commerciaux. L’agriculture et l’automobile sont précisément ciblés.
Contexte et chiffres clés
L’Union européenne, principal partenaire économique de l’Algérie, représente 50,6 % des échanges commerciaux du pays nord-africain. Cependant, la Commission européenne a observé une diminution significative des importations algériennes en provenance de l’UE, passant de 22,3 milliards de dollars en 2015 à 14,9 milliards de dollars en 2023. Les secteurs de l’agriculture et de l’automobile sont particulièrement concernés par ces restrictions.
Violations alléguées de l’accord d’association UE-Algérie
Selon un communiqué de la Commission européenne publié le 14 juin, les autorités algériennes auraient mis en place des barrières non tarifaires rendant l’importation de produits européens particulièrement difficile.
Parmi les mesures incriminées, on trouve le durcissement des conditions pour l’obtention de licences d’importation, et des exigences indirectes imposées aux constructeurs automobiles d’utiliser des pièces fabriquées localement. La Commission européenne estime que ces pratiques sont équivalentes à une interdiction d’importation, constituant une violation de l’accord d’association UE-Algérie en vigueur depuis 2005.
En plus des restrictions sectorielles, l’UE reproche à l’Algérie de limiter les échanges commerciaux avec l’Espagne et d’entraver les transferts de capitaux entre les deux pays, aggravant les tensions commerciales.
Réactions algériennes et contexte politique
Le quotidien algérien L’Expression a qualifié cette offensive européenne de “peu amicale”, rappelant les appels répétés du gouvernement algérien à réviser l’accord d’association, jugé déséquilibré au profit de l’UE.
L’Algérie dénonce également ce qu’elle perçoit comme une volonté de l’UE de maintenir le pays dans une position de “client éternel”, se plaignant que, pendant plus d’une décennie, le commerce algéro-européen favorisait largement l’UE.
Étapes à venir
La procédure de règlement des différends enclenchée par l’UE constitue une première étape. Si aucune solution à l’amiable n’est trouvée, l’Union européenne pourrait demander la création d’un groupe spécial d’arbitrage pour trancher le différend. Cette situation marque une intensification des relations tendues entre l’UE et l’Algérie, alors que les deux parties cherchent à défendre leurs intérêts économiques respectifs.
A retenir
Alors que l’Union européenne et l’Algérie entrent dans une nouvelle phase de leur relation commerciale, cette procédure souligne les défis auxquels sont confrontés les accords bilatéraux en période de protectionnisme croissant et de réévaluation des partenariats économiques. La suite de cette confrontation dépendra en grande partie des négociations à venir et de la volonté des deux parties de trouver un terrain d’entente équilibré.
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